n°260 - mars 2023

Globalement, le secteur de la construction émet environ 20% des émissions totales de C02 du pays. Dans ce bilan, c’est le gros oeuvre qui prend la part du lion. Murs, dalles, fondations, parkings: tous ces éléments nécessitent de couler des tonnes de béton. Or la production de ce matériau universel génère
force gaz à effet de serre. Son recyclage est possible, mais il n’est pas encore la règle. Et moins on recycle le béton, plus on remplit les rares carrières restant dans ce pays. Et plus on importe de nouveau gravier. Ce dossier le montre, il faudra faire feu de tout bois pour construire des immeubles dotés d’un meilleur bilan carbone. Ce mouvement nécessitera des incitations politiques, qui se mettent en place à Genève notamment, mais aussi des outils permettant de mesure les performances des projets de construction sur des bases objectives, façon d’éviter l’enfumage et le «greenwashing».
En réalité, il s’avère que l’ennemi n’est pas le béton en tant que tel, mais plutôt son utilisation. Les Suisses pratiquent une construction très gourmande en béton. Il faudra faire des choix. Car si le bilan énergétique des nouveaux bâtiments a fait un énorme bon qualitatif, la facture de l’énergie grise de la construction
augmente en proportion. La production du béton peut être décarbonée, son utilisation rationalisée. D’autres matériaux peuvent améliorer le bilan carbone d’un immeuble : le bois, la terre crue, la paille. On peut aussi réutiliser des dalles de béton. Se posent en amont de grandes questions. Pourrait-on rénover plus et construire moins ? Limiter les parkings souterrains ? Enfin, et cela pèse beaucoup dans le bilan carbone global : peuton imaginer un habitat où la place occupée
par chacun·e corresponde mieux aux besoins tout au long de la vie ? La crise du logement rend cette adaptation très difficile.

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