Mobilisation !
Au moment de souhaiter à toutes et tous une bonne année 2023, je ne peux m’empêcher, comme président national de l’ASLOCA, de penser que pour les locataires il faudra beaucoup d’engagement pour que celle-ci soit réellement bonne.
En effet, l’année qui s’ouvre à nous sera à divers niveaux cruciale pour les locataires. Nous ne pourrons faire face aux adversités qui s’annoncent que si nous agissons ensemble et de manière déterminée.
Une année 2023 cruciale au niveau parlementaire
Cette année, le Conseil national puis le Conseil des Etats aborderont en plénière deux projets de réforme du droit du bail destinés à faciliter les résiliations de bail, ce qui permettra bien évidemment aux bailleurs de relouer plus cher. Nos relais parlementaires dans les deux chambres fédérales, notamment Christian Dandrès et Baptiste Hurni au Conseil national et le soussigné au Conseil des Etats, mèneront fermement l’opposition contre ce démantèlement du droit du bail. Pour une fois, et c’est assez rare pour le souligner, le Conseil fédéral s’y opposera aussi. Le gouvernement considère les deux modifications du Code des obligations inutiles. Toutefois, la majorité bourgeoise et nationaliste du Parlement, en cheville avec les milliers immobiliers, s’imposera selon toute vraisemblance, tout comme elle l’a déjà fait en Commission des affaires juridiques. En conséquence, nous devrons lancer deux référendums.
Une année cruciale pour la mobilisation politique
D’une part, nous devrons récolter dès juillet 50 000 signatures en trois mois pour chacun des deux textes que nous combattons. Cela ne sera possible qu’avec l’appui de tous les membres de l’ASLOCA et plus largement de l’ensemble des locataires. Après l’incroyable appui financier que vous avez apporté l’année dernière au financement des futures campagnes référendaires, il faudra en 2023 être actif dans la collecte de signatures. D’autre part, le 22 octobre auront lieu les élections fédérales. C’est un moment de grande importance. Selon la majorité parlementaire issue des urnes, les droits des locataires, comme ceux des travailleuses et travailleurs, seront soit soumis à de constantes attaques, comme ce fut le cas lors de ces trois dernières législatures. Ou alors ces droits seront protégés, voire renforcés, si les forces progressistes accroissent leur poids. Il est donc essentiel que nous locataires participions activement aux élections si nous voulons que nos droits ne soient pas de nouveau remis en cause au cours des années 2024-2027. Pour que les intérêts des locataires soient réellement pris en compte au Parlement, nous devrons toutes et tous impérativement choisir la liste d’un parti qui fait de la défense des locataires l’un des enjeux prioritaires.
Une année cruciale pour le pouvoir d’achat des locataires
Au cours de l’année 2023, les bailleurs augmenteront non seulement les loyers à la conclusion des nouveaux contrats de bail, comme ils l’ont fait de manière impudente ces dix dernières années, alors que le taux hypothécaire de référence baissait, mais aussi les loyers des locataires déjà en place. Ils ne manqueront pas d’utiliser le prétexte de l’augmentation du taux hypothécaire de référence et de l’inflation pour justifier des majorations de loyer. Or ces motifs sont le plus souvent fallacieux et les augmentations qui en découlent abusives. Il faudra donc que chaque locataire agisse et aille faire vérifier toute augmentation de loyer par l’ASLOCA et qu’il la conteste devant les autorités compétentes. Selon les situations, il y a des centaines voire des milliers de francs à économiser. Alors oui, 2023 sera une année aux multiples enjeux individuels et collectifs pour les locataires. Mais, en agissant toutes et tous ensemble pour nos droits, nous pouvons faire de 2023 une année remarquable. Je me réjouis de construire avec vous et l’ensemble de l’ASLOCA cette année de succès du combat social.