Les derniers échanges politiques dans les médias ont fait l’impasse sur le logement. L’ASLOCA Vaud milite pour que ce thème central soit traité en vue des élections de 2023.
Lors des dernières élections fédérales de 2019, une trentaine de candidates et candidats au Parlement étaient réunis sur le plateau de la RTS à Genève pour un débat TV consacré aux grands enjeux à venir. Cinq thématiques étaient ressorties de cette rencontre: le climat, les retraites, l’Europe, la santé et l’égalité. Quelques jours plus tard, les présidents et présidentes des plus grands partis de Suisse étaient les invités de l’émission Forum de La Première. Cette fois, trois thèmes avaient été abordés lors de ce débat: l’écologie, l’égalité et l’Europe. Idem pour le débat sur la chaîne valdo-fribourgeoise La Télé: santé, immigration et climat étaient au programme.
Le logement est l’un des principaux postes de dépenses dans le budget des ménages. Il dépasse celui de l’assurance maladie.
Des débats qui évacuent le logement
La thématique du logement? Elle a été systématiquement absente. Pire, aucun de ces sujets ne touchait même de loin au logement. Pourtant, une enquête menée par Crédit Suisse souligne que le logement fait partie des dix plus grandes préoccupations des Suisses. Près de 20% des sondés (Baromètre des préoccupations du Crédit Suisse 2021) ont en outre cité la hausse des coûts du logement ou des loyers parmi leurs cinq inquiétudes principales. Or cette crainte, on le sait, va s’accentuer avec la hausse des prix de l’énergie qui se ressent déjà et qui assèche le pouvoir d’achat des ménages.
Une crise dans la durée
Le logement est également l’un des principaux postes de dépenses dans le budget des ménages, si ce n’est le plus important. Le loyer représente en effet une charge d’autant plus grande que le revenu est moins élevé, le taux d’effort pouvant aller jusqu’à presque 40% pour certains ménages. On est pourtant très loin du traitement médiatique réservé à n’importe quel autre poste qui grève le budget des ménages mais de moindre ampleur. On peut citer l’exemple de la hausse des primes d’assurance-maladie. En prime, une enquête annuelle effectuée auprès des communes vaudoises indique que le taux de logements vacants pour l’ensemble du canton de Vaud est de 1,1%, soit à un niveau historiquement bas. Comme le mentionne Statistique Vaud, il est d’usage de considérer le marché comme équilibré lorsqu’il affiche un taux de vacance de 1,5%. Mais ce n’est plus le cas depuis 1999. En d’autres termes, cette crise est inscrite dans la durée et ne va pas s’atténuer. Les études le montrent, près de trois quarts des locataires ont rencontré des difficultés à trouver un logement
abordable ou correspondant à leurs besoins. Il serait temps que le logement revienne dans les débats.
Une lettre ouverte aux médias
Alors que les signaux sont alarmants concernant le marché du logement, il n’y a aucune raison que ce thème soit systématiquement éclipsé. Il ne devrait pas y avoir de fatalisme à
la crise du logement. Pour un enjeu majeur qui touche une si grande partie de la population, celui-ci devrait être la première thématique des élections fédérales de 2023. C’est en tout cas ce que l’ASLOCA Vaud exigera, notamment en continuant à mobiliser l’opinion publique.
Julien Rilliet
Chargé de communication
ASLOCA Vaud