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En Valais, le prix du logement a augmenté de 40% en vingt ans. Bien plus que la moyenne suisse. Bien plus que l’indice des prix à la consommation sur la même période. Selon l’indice des loyers du site Homegate, rien que pour l’année 2023, le Vieux Pays a vu ses loyers pour les appartements nouvellement mis ou remis en location augmenter de 8,1%. C’est la plus forte hausse de Suisse, alors que le taux de logements disponibles y est supérieur. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ce phénomène: la croissance de certaines
activités économiques dans le Haut-Valais, le faible nombre de coopératives d’habitation ainsi qu’une propension plus faible à contester l’augmentation des loyers.
 

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Offre de logements trop faible
Quoi qu’il en soit, la charge financière que représentent les loyers est un problème public que les autorités valaisannes ne peuvent plus continuer d’ignorer, en prétextant que le marché réglera le problème. La cherté des loyers touche des régions très diverses. Les villes valaisannes mais également les stations alpines qui n’offrent plus la possibilité d’accueillir les enfants des résidents permanents, ainsi que les travailleurs saisonniers. Quant à l’offre de logements en location dans les régions de montagne plus rurales, elle est souvent insuffisante ou inadaptée. Au fond, les régions de montagne doivent avoir le courage de façonner activement une politique du
logement. En outre, la part des locataires ne fait qu’augmenter en Valais, à l’opposé de la tendance suisse. Si le taux de propriétaires
est toujours important en comparaison intercantonale, les locataires représentaient en 2021 45% des ménages, alors qu’en 2000 ils étaient moins de 40%. Il faut dès lors prendre acte que la volonté politique cantonale de favoriser l’accession à la propriété n’est pas réalisée, et que cette approche exclut une part toujours plus importante de la population. Les décideurs politiques doivent sortir du mythe que chaque Valaisanne et Valaisan est, ou pourra devenir propriétaire.

Manque de soutien politique
Le Valais possède une loi sur logement datant de 1988, qui fixe explicitement comme objectif de «maintenir sur le marché des logements à loyer modéré». Or force est de constater que le Canton du Valais ne fait rien pour soutenir les locataires. Il confond une
politique du logement avec la lutte louable contre l’exode rural. En effet, son action consiste à financer l’accession à la propriété
dans certaines régions de montagne. Le Canton y consacre 2,5 millions de francs par année. Pour ce qui concerne les aides pour
les locataires, les modestes mesures issues de la législation fédérale datant de la fin des années 1980 ne sont plus actives. La croissance excessive des loyers en Valais impose au Canton d’agir. Il doit proposer rapidement une véritable politique du logement.
C’est le sens d’une intervention parlementaire récente au Grand Conseil valaisan qui a demandé de nouvelles mesures pour garantir
des logements à loyer modéré. Dans un contexte d’inflation généralisée, la population doit pouvoir compter sur une action politique
qui se préoccupe aussi des locataires, et qui dépasse la seule ambition de l’accession à la propriété.

Florian Chappot
Député au Grand Conseil

14 février 2024
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