n°258 - novembre 2022

Quand le logement devient un bureau

Le télétravail existait déjà avant le Covid-19. Mais le confinement de l’année 2020 a fonctionné comme un accélérateur géant de cette pratique. Ce printemps-là, les entreprises privées et publiques ont dû mettre les petits plats dans les grands pour permettre le travail avec des employés oeuvrant dans leur chez-soi. Il a fallu improviser. Des logiciels «gratuits» ont servi de canaux pour des visioconférences. Certaines structures ont rapidement mis à
disposition des outils adaptés à ce labeur à distance: PC portable, écouteurs, et, parfois, chaise ergonomique. Dans bien des cas, les employés ont travaillé avec leur propre matériel. C’était le temps de l’urgence. Ce test grandeur nature a mis en lumière les avantages et les dangers du télétravail dans un univers où celui-ci n’a pas encore été codifié. Travailler chez soi permet dans certains cas d’être au calme. Le télétravail supprime le temps passé à se rendre à son bureau.
La liste des dangers est peut-être plus longue. Elle commence par le logement. Comment travailler chez soi si l’on ne dispose pas d’une pièce au calme? Comment rédiger ou téléphoner avec des enfants qui jouent et un·e conjoint·e qui télétravaille à son tour? Comment protéger sa sphère privée d’incursions impromptues de son employeur? Comment calculer son temps de travail quand on est interrompu à la fois par des mails privés et professionnels? Le télétravail révèle les défauts du travail. Il met aussi en évidence les inégalités sociales et en matière de logement. Une des réponses à ces questions sera juridique. Une loi et des conventions doivent définir précisément les limites du travail à distance. Le travailleur doit être accompagné dans cet univers.

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